Message des hommes vrais au monde mutant: un roman autobiographique initiatique et bouleversant

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Quel livre, quelle histoire, quelle leçon de vie ! Quelle claque ! Le titre est nébuleux et laisse à peine entrevoir la merveilleuse (et pourtant difficile) expérience qu’a vécue Marlo Morgan et les enseignements qu’elle a reçus. C’est ce voyage fabuleux et ces leçons de vie sur notre humanité, qu’elle nous livre à travers ce Message des hommes vrais au monde mutant.

Qui sont ces hommes vrais ? Une tribu aborigène australienne. Qui est ce monde mutant ? Nous. Qui est Marlo Morgan ? Une américaine « normale », âgée de 50 ans au moment des faits, déjà mère de deux grands enfants et qui travaillait alors à l’élaboration de programmes éducatifs, en matière de médecine préventive et sociale. Surtout, elle sera le porte-parole de cette tribu qui tenait à nous délivrer un message, à nous, peuples dits « développés », qui croyons tout savoir mais qui avons finalement oublié l’essentiel.

Une aventure extraordinaire dans le bush australien

A cette époque, Marlo Morgan s’intéresse de très près aux communautés de sang-mêlé vivant dans les banlieues urbaines d’Australie. Ceux-ci, nés de l’union d’un parent aborigène et d’un parent blanc, se retrouvent à tenter d’exister entre deux peuples, deux cultures, deux modes de vie, extrêmement différents. Souvent, ils peinent à trouver leur identité et à s’intégrer dans la société. Elle établit donc des programmes de réinsertion qui rencontrent un vif succès. Afin de la remercier, une tribu l’invite à ce qu’elle croit être, un meeting aborigène. Elle s’apprête donc en conséquence : petit ensemble couleur pêche, chaussures à talon, maquillage, caméra et microphone à l’abri dans le sac à main. Elle avait pour principe de toujours tout prévoir, sauf que là…

Son chauffeur est un aborigène. Il parle sa langue mais ne lui adressera pas la parole jusqu’à destination. En tout, plus de quatre heures de hors-piste, chaotique, sous une chaleur étouffante et dans la poussière rouge australienne. L’arrivée aurait pu être salvatrice mais… Après lui avoir demandé de se déshabiller, d’enfiler un vêtement très léger et avoir mis au feu (avec bienveillance mais quand même) tous ses effets personnels, elle part, pieds-nus, chichement vêtue, sans chapeau, ni crème solaire, ni trousse à pharmacie, ni téléphone, dans l’un des endroits les plus hostiles au monde. Elle part, au beau milieu du désert australien, brûlant, aride, avec pour seule compagnie une tribu qui ne parle pas sa langue et qui vit au jour le jour. Pourquoi a-t-elle accepté de les suivre ? En réalité, elle refuse d’abord puis, incapable de rentrer par ses propres moyens, se dit qu’elle n’a qu’à les suivre et qu’ils la ramèneront le lendemain. Elle n’accepte pas vraiment, disons que la décision lui échappe.

Traversée du désert propre et figurée

Marlo Morgan le dit au début de son livre : « Nous faisons tous, un jour ou l’autre, l’expérience du désert intérieur, et elle nous permet d’élargir notre conscience ». C’est ce qui se passera pour l’auteur mais quelle traversée ! Douloureuse physiquement, difficile psychologiquement et pourtant remplie de bienveillance, ponctuée de moments vrais, d’éclats de rire et de complicité malgré la barrière de la langue, traversée d’expériences extraordinaires, extrasensorielles et, éclairée de prises de conscience fulgurantes.

Elle connaitra les épines qui écorchent les pieds, les brûlures du soleil, la faim, la soif, les hordes de mouches, la puanteur de son corps, les doutes et la colère mais elle découvrira la télépathie, l’abondance de l’univers, le pouvoir purificateur des mouches, le pouvoir de l’esprit, la guérison par les plantes, l’intention et le chant. Elle est sale, a maigri, sa peau est brulée, ses cheveux sont un sac de nœuds plein de poussière. Pourtant, grâce à l’absence de miroirs et à la présence de regards bienveillants, elle se sentira « belle, unique et merveilleuse ».

Renaissance

Au cours de ces trois mois, elle découvre aussi et surtout sa raison d’être là. Que la rencontre avec le chef de la tribu était prévue avant même leur naissance. Qu’il n’y a pas de hasard. Elle est un messager qui vient nous apporter des révélations essentielles pour la survie de notre espèce et la sauvegarde de notre planète mais qui nous délivre aussi des paroles d’espoir. Nous, qui nous croyons si supérieurs, si intelligents, devenons à la lecture de cet ouvrage, ignorants, mal élevés, irrespectueux, faibles et malades. Les mutants, c’est nous, nous qui sommes tellement à côté de la plaque. Le monde vrai, c’est eux et, à travers leur message, nous découvrons, comme Marlo Morgan lors de son voyage, le sens même de la vie.

Message des hommes vrais au monde mutant, chez J’ai Lu

 

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