L’Homéopathie : science sérieuse et mystérieuse !

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Oscillococcinum, Chamomilla Vulgaris, Rhus Toxicondendron… Nous avons tous, peu ou prou, utilisé ou, au moins, entendu parler de l’homéopathie et de ses noms barbares. Dès que je le peux, et vu que ma fille se prend parfois pour Rémy Julienne, je nous soigne à coups de petites granules blanches et je ne me promène JAMAIS sans un tube d’arnica dans mon sac. Mais, qu’est-ce que l’homéopathie au juste ? Comment ça marche ? De quoi sont composées les petites billes qu’on fait fondre sous la langue ? Que signifient les lettres CH et les chiffres qui les précèdent ? J’ai posé toutes ces questions à mon médecin homéopathe et les réponses étaient parfois surprenantes.  Mon objectif ici : faire la lumière sur une science répandue mais encore méconnue.

Quelle différence entre médecine traditionnelle et homéopathie ?

La médecine classique, également appelée « allopathie », est une médecine chimique qui va « lutter contre » en utilisant des antibiotiques, des anti-inflammatoires etc. L’homéopathie quant à elle, a une action physique. Elle va forcer le corps à se défendre et à s’auto-guérir. Il faut savoir que l’homéopathie n’a pas d’effets secondaires et que le nombre de granules n’intervient pas dans le mécanisme de fonctionnement (3 granules ou 300 en une prise, l’effet sera le même). A l’inverse, le nombre de prises dans la journée a son importance. Une prise chaque heure augmente le nombre de stimulations de l’organisme, surtout dans le cas de maladies aigües (ex : grippe).

L’homéopathie est faite à base de quoi ?

Les substances de base proviennent des règnes végétal, minéral et animal. Je ne sais pas vous mais moi, je n’étais pas au courant de ça et suis plutôt très surprise. Animal… ? C’est à dire ? Eh bien « Apis » par exemple, est faite à base d’abeille écrasée ! Oui Madame ! Et « Lachesis Mutus » à partir de venin de serpent ! Oui Monsieur! Minéral ? La base de « Kalium bichromicum » est le bichromate de potassium et celle de « Phosphorus »… le phosphore évidemment. Pour le végétal on savait, enfin on se doutait et on en trouve énormément dans les remèdes homéopathiques. Parmi elles, « Rhus toxicondendron » (obtenu à partir du Sumac vénéneux, un arbuste qui pousse au Japon et aux Etats-unis), Arnica Montana (plante herbacée qui pousse dans les montagnes). Attention : ne pas confondre homéopathie et phytothérapie (l’homéopathie utilise les 3 règnes animal, végétal et minéral à dilution infinitésimale alors que la phytothérapie utilise uniquement les plantes à dose pondérale. Les trois catégories confondues réunissent au total 2500 substances de base différentes.

Pourquoi l’homéopathie utilise des noms latins ?

Même si on parle aujourd’hui de « langue morte », le latin reste une langue universelle. Ainsi les dénominations restent les mêmes d’un pays à l’autre. En outre, le nom latin indique la nature exacte du produit, qu’il s’agisse d’une plante, d’un minéral ou d’un animal.

Comment ça marche ?

L’homéopathie vient du grec « Homoios » qui signifie « similitude » et « pathos » qui veut dire « souffrance, maladie ». Elle repose sur trois principes : la similitude, l’individualisation des cas et l’infinitésimal. Alors là, je vois bien dans vos sourcils en accent circonflexe et votre regard perplexe qu’il faut que je développe.

La similitude : Pour faire simple, on pourrait dire qu’on soigne le mal par le mal. C’est un peu léger comme explication me direz-vous. Oui, donc. L’homéopathie va utiliser la similitude qui existe entre les symptômes provoqués par un produit toxique chez un sujet sain d’une part et les symptômes propres du malade, d’autre part. C’est plus clair là ? Bon, rien de mieux qu’un exemple pour comprendre.

Prenons « Apis », faite à partir d’abeille écrasée. Que provoque la piqûre d’une abeille ? Une rougeur de la peau, une douleur qui s’apparente à une brûlure, un gonflement, une démangeaison. Des sensations qui diminuent et se calment avec le froid. Si un patient développe les mêmes symptômes, on lui prescrira le remède homéopathique « Apis » et ce, quelle que soit la maladie à l’origine de ces symptômes (angine, arthrose, urticaire, allergie comme l’œdème de Quincke…) En présence, à dose infinitésimale, d’un produit qui provoque les mêmes symptômes, l’homéopathie va mettre en action les mécanismes naturels de défense de l’organisme.

L’individualisation des symptômes : l’homéopathie est une science exacte et très précise. Pour qu’un traitement soit efficace, l’homéopathe doit connaître absolument tous les symptômes du patient (même ceux qui paraissent les plus éloignés du problème), et leur description doit être la plus précise possible. Par exemple, une grippe qui provoque 38° de fièvre, ne se soignera pas de la même manière qu’une grippe à 40°. L’aspect précis d’une lésion, la localisation exacte, les sensations, les modifications de comportement, l’humeur… Absolument tout a une importance. Pour ceux qui ont lu « Knock » de Jules Romain, la question satirique du médecin « Ca vous chatouille ou ça vous gratouille ? » prend ici tout son sens. C’est pourquoi, les consultations homéopathiques sont plus longues. En effet, un bon médecin homéopathe passe une grande partie du temps à vous examiner et à vous poser toute une batterie de questions. Pas parce qu’il est curieux mais parce que les réponses et leur exactitude, sont essentielles à la réussite du traitement. L’art d’un médecin homéopathe réside dans l’interprétation de l’ensemble des symptômes du malade qui participe ainsi activement à la démarche de guérison.

L’infinitésimal : c’est là que ça se corse. Sur la forme, non, vous allez voir c’est assez simple à comprendre mais plutôt sur le fond qui, lui, reste mystérieux… Contrairement à une dose pondérable, une dose infinitésimale est une dose qui ne peut pas être pesée. Afin de réduire l’effet toxique des produits utilisés, le créateur de l’homéopathie, le Docteur Christian Samuel Hahnemann, a mis au point le procédé de dilution. A partir de la substance de base (végétale, minérale ou animale), on crée une teinture-mère qui sera ensuite diluée à plusieurs reprises. C’est là qu’interviennent les CH qui signifient Centésimale Hahnemanienne. Une préparation homéopathique 5CH signifie que celle-ci a été diluée 5 fois (au centième). Plus concrètement, cela veut dire qu’une goutte de la teinture-mère a été mélangée avec 99 autres gouttes d’eau, puis que parmi ces 100 gouttes qui ont été vigoureusement mélangées, une autre goutte a ensuite été mélangée à 99 autres gouttes, etc, etc. et ce, cinq fois de suite. La préparation de départ n’est donc représentée à la fin des dilutions, qu’à dose infinitésimale. Là où cela se complique, c’est qu’au-dessus de 11CH, donc 11 dilutions (au centième), on ne trouve plus de molécules actives de la substance de base. Ah ! « Comment ça peut continuer à fonctionner alors ? » me demanderez-vous. Eh bien, c’est là toute la problématique de l’homéopathie : malgré sa création en 1796, (ah bah oui, ça ne date pas d’hier), on ne sait toujours pas ! Le pouvoir de guérison de l’homéopathie reste un mystère. Au cours des recherches effectuées, il a bien été question de la mémoire de l’eau, c’est-à-dire sa capacité à conserver le spectre de la substance active mais comme rien n’a jamais été prouvé, pour l’instant : Chuuuuuut ! Enfin, rien n’a encore été prouvé par la physique classique j’entends, parce que pour la physique quantique, ça fait belle lurette que tout ça est acquis et compris. Et vraisemblablement, les travaux de Jacques Benveniste (chercheur français au CNRS) et du Dr Masaru Emoto, sur la mémoire de l’eau, ne sont pas encore passés entre toutes les mains.

Est-ce que le 5CH est moins fort que le 30CH ?

Ce n’est pas une question de force. Plus la similitude est grande, plus il faut utiliser une dilution élevée. En général, les dilutions basses 5, 7 et 9CH s’utilisent pour des symptômes locaux (nez bouché) ou généraux (fièvre avec frissons) et les dilutions hautes 15 ou 30CH s’utilisent pour des troubles du comportement (irritabilité) et en fonction de la typologie et de la morphologie de la personne (longiligne ou trapue).

 

Conclusion…

Les énigmes qui l’entourent encore, expliquent donc que l’homéopathie, même si elle est inscrite à la pharmacopée Française depuis 1965, n’est en revanche pas reconnue par la médecine traditionnelle. L’allopathie remet toujours en cause son efficacité thérapeutique, la reléguant souvent au rang du placebo. Sachant que l’homéopathie est aujourd’hui utilisée pour soigner les nourrissons, les animaux et les cultures du sol, l’effet placebo ne tient quand même guère la route. Il apparait plus simple de confiner l’homéopathie à une simple vue de l’esprit que d’accepter des réponses qui dépassent l’entendement. Nous faut-il donc tout expliquer pour croire ? Personnellement je n’en ai pas besoin. Etre née sur cette planète, où un jour la vie est apparue, en suspension dans un univers dont on ne connait quasi rien, me suffit en termes de mystères insondables… Et pourtant, force est de constater que je suis bel et bien là. Alors, que d’autres choses me dépassent, je l’accepte… Ce n’est pas parce que je ne comprends pas tout que je ne crois pas.  Sans ça, ce blog n’existerait pas.

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