Constellation familiale et magie chamanique

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Quand on se lance dans le grand nettoyage des mémoires, il faut s’attendre à vivre des moments forts, étonnants, détonants, parfois douloureux mais toujours libérateurs. Un maître Reiki m’a dit un jour : « quand vous serez nettoyée, vous le saurez car vous vous sentirez extraordinairement légère. » Normal, quand on a posé tous ses bagages, valises, casseroles et tout le tintamarre. C’est qu’il est lourd et bruyant le barda qu’on se trimballe, entre mémoires karmiques et familiales. Parmi d’autres méthodes de nettoyage, j’ai testé la constellation familiale… mais chamanique celle-ci ! Et je peux vous dire que ça dépote ! Merci à Ahori et Grand Ours, chamans de l’aTIPIque pour ce moment intense.

Constellation familiale : comment ça marche ?

D’abord on rappelle en deux mots le principe de la constellation familiale (pour ceux qui souhaiteraient en savoir plus et qui ont loupé un épisode, ça se passe ici: Constellation Familiale.)
Une personne choisie dans l’assemblée… par hasard (comme on le sait il n’y a pas de hasard…), crée à l’aide de papiers posés au sol sa constellation, en faisant apparaître des membres de sa famille vivants et disparus. Les personnes de l’assemblée viennent ensuite se positionner sur tel ou tel papier, afin d’ « incarner » l’énergie de la personne mentionnée. Ne me demandez pas comment on peut « incarner » l’énergie d’une personne décédée et qu’on n’a pas connue, ça fait partie des grands mystères du processus, de ces choses qu’on n’explique pas facilement et qui pourtant sont, existent, fonctionnent. Voilà, c’est comme ça. On n’est pas obligé d’être tous des Saint-Thomas. J’ai moi-même incarné deux énergies complètement différentes et je peux vous assurer qu’à chaque fois, mes ressentis, mes émotions, mes paroles, mon attitude corporelle n’étaient absolument pas contrôlés. J’ai même été submergée… mais j’y reviendrai plus tard.
Une fois la constellation « incarnée », vont apparaître des blocages, des rancoeurs, des non-dits, des personnages inconnus qui ont des messages à faire passer, des choses à révéler. Des émotions vont alors émerger, des dialogues s’imposer, des disputes éclater, des conflits se régler, des liens se couper, le tout pour mieux pardonner, être pardonné, se pardonner.

Des bénéfices immenses

D’une part, la constellation familiale permet à la personne qui en bénéficie de mettre fin à un schéma répétitif, un mal-être, un blocage. Avant de commencer, l’un des chamans qui initiaient la constellation nous a raconté une expérience bouleversante. Une jeune femme qui souffrait d’anorexie et ne parvenait pas à avoir d’enfant s’est remise à manger et est tombée enceinte après avoir fait sa constellation. Ce qui s’était joué chez ses ancêtres était terrible et cette mémoire vibrait trop fort en elle.
Mais faire sa constellation ou participer à une constellation qui va résonner en nous,  permet aussi un magnifique acte altruiste : celui de libérer toutes les branches de l’arbre. Le nettoyage n’opère pas uniquement sur nous mais également sur tous les membres de notre famille, les libérant ainsi de certains éventuels traumas. Enfin, c’est un moyen de délivrer les âmes des personnes disparues, du poids gênant de leur dernière incarnation. Libérééés, délivréééés ! Voilà ce que vous vous donnez et ce que vous donnez à vos ancêtres et plus beau encore, à votre descendance. Nous avons tous en tant que parents, le devoir de protéger nos enfants, de veiller sur eux. Il me semble donc essentiel d’assainir son arbre afin d’éviter de refiler à nos petits les branches pourries. Qu’ils puissent grandir sans risquer un jour de réveiller une mémoire et faire tomber la casserole qui bien souvent fait un bruit du diable…

Un peu de magie chamanique en plus…

Je n’ai jamais fait de constellation familiale « classique » si tant est qu’on puisse considérer ce genre de processus comme quelque chose de « classique ». En revanche, j’avais déjà testé la puissance des voyages et des soins chamaniques. Je me doutais donc que l’expérience serait particulière.

En commençant, nous ne savions pas quelle problématique serait soulevée. Il est apparu bien vite, sans en révéler le contenu ici, qu’elle allait parler à tout le monde, ou presque. Les frissons se sont invités. Les larmes aussi. Ce que j’ai tout d’abord aimé, c’est l’hommage rendu à nos ancêtres. Au son des tambours, une bougie fut allumée par chaque participant. Une manière de saluer la mémoire de nos aïeux et de leur demander d’être présents parmi nous pendant cette belle et symbolique dialyse de nos arbres. J’ai aimé que les tambours nous accompagnent tout au long de l’après-midi, permettant de nous maintenir dans cet état de transe légère, essentielle pour que les choses arrivent, m’offrant la vibration nécessaire pour réaliser un voyage plein de symbolisme.

Et j’ai particulièrement adoré l’utilisation des objets de pouvoir. Minéraux pour dénouer les langues, couteau pour couper les liens, hache pour trancher les attaches revêches, guerrier masculin sacré pour redonner sa place à l’homme, sceptre du serpent pour transmuter… Tous ces objets sacrés, empreints de magie chamanique nous ont tour à tour permis de parler, libérer, incarner pleinement… Ce que j’ai vécu m’a particulièrement bouleversée.

Expérience inédite

Très vite, je fus attirée par l’énergie d’une grand-mère qui tournait le dos à la constellation et me suis donc naturellement positionnée sur sa fiche. Rapidement, j’ai ressenti un désintérêt pour ce qui se jouait derrière moi. Mal aux jambes, au dos, aigreurs d’estomac ont eu raison de ma patience. Centrée sur mes douleurs, je me fermais complètement à la constellation. Je quittai donc ma place pour m’asseoir. Quand Grand Ours fit remarquer que j’avais déserté mon poste, la personne constellée expliqua que cette femme était sans cesse focalisée sur ses maux et se fichait pas mal du reste de la famille. Je compris soudain que ce que j’avais ressenti, vécu dans mon corps, ne m’appartenait pas. Je restai assise un bon moment, en profitai pour faire un voyage qu’il me fut permis de raconter, afin d’apporter tout de même ma contribution. Il était question de descente dans les racines de l’arbre, d’empalement, de sacrifice de bébé par une main justicière, la mienne. Je savais que ce que je faisais semblait horrible, tout en ayant la conviction que cela était juste. Mon voyage se terminait sur l’image d’un autre moi, accompagné de la louve et du serpent enroulé autour du glaive justicier. Après avoir relevé la symbolique du voyage, Grand Ours quitta la pièce. Il en revint avec une sorte de sceptre serpent et me le tendit en me disant : « vas prendre ta place ». Immédiatement, je me plaçai entre les deux personnages qui réglaient leurs comptes, me retrouvant du même coup à la place des ancêtres femmes de la lignée maternelle. Aussitôt, la posture de mon corps changea. Je me redressai, le sceptre fermement levé dans ma main droite. Le plus surprenant fut l’arrivée d’un nouveau personnage qui avait des choses à dire mais refusait de le faire. La colère m’envahit soudain. Je regardais cette inconnue avec sévérité, la poussai avec le sceptre en lui disant d’une voix forte et vibrante d’émotion: « Mais tu vas parler !! Tu sais ce qui s’est passé ! » Et j’éclatai alors en sanglots. Le dialogue étant bloqué, Grand Ours intervint afin de délivrer les dernières paroles et le pardon pu enfin jaillir ainsi que la reconnaissance de ce et ceux qui avaient été bafoués. Tout ce temps là, j’incarnais complètement et avec ferveur mon rôle de sage-femme qui regarde avec droiture, sévérité et bienveillance, la Vérité surgir, le Pardon émerger et l’Amour renaître.

A la fin de cette constellation qui n’était pas la mienne, j’eus la sensation très agréable d’avoir participé à un grand lessivage, celui de la personne constellée mais aussi celui de nos arbres, tous nos arbres présents cet après-midi là. Lessivée je l’étais mais je ressentais beaucoup de légèreté et, surtout, l’immense satisfaction d’avoir libéré certains de mes ancêtres et moi-même, d’avoir accompli mon devoir de mère et de future grand-mère, celui d’avoir soustrait à ma fille et à sa descendance quelques bagages qu’elles n’auraient donc plus à porter.

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